Qu’est-ce qu’une norme? qu’est ce que la norme? une chanson est-elle dans la norme ? et si oui, dans quelle norme ? Ce que nous nous proposons, c’est d’analyser des textes de chansons à travers la figure hiératique/symbolique de la chanteuse réaliste qui connut ses jours de gloire dans les années 1930-1950. La langue française, alors, était bien normée à l’écrit, mais « donnait à voir » à l’oral différentes façons de se moderniser : en français « avancé », bien entendu. Or le problème qui se présente avec la chanson réaliste c’est qu’il ne s’agit pas seulement de la langue et de ses transformations (métamorphoses diaphasiques serait peut-être la terminologie plus juste) dites « populaires » par rapport à une norme standardisée mais en outre, ce qui complique les choses avec cette même chanson réaliste – et plus précisément celle du trottoir – c’ est qu’elle est de par soi assurément hors norme par rapport à la chanson tout court, quant au contenu, car de la norme linguistique à la norme sociale, il n’y a qu’un pas, et beaucoup de paradoxes, que nous analyserons. Au bout du compte, les réponses concernant la norme, nous semble-t-il, se trouveront dans les textes qui à notre avis sont poétiques (même si ici l’on risquerait d’ouvrir un autre débat…), ce qui privera de sémantique toute lexie bien-nommée norme car l’adjectif même poétique nous éloigne de la Langue pour nous rapprocher indubitablement de la Parole – et dans la Parole la norme n’a plus aucun sens car elle appartient simplement à celui qui écrit - sans oublier toute l’importance de l’interprétation de ces chanteuses qui ont pour nom, entre autres : Fréhel, Damia, et Edith Piaf. La chanson réaliste changera de visage, se modernisera dans les années suivantes, et jusqu’à la fin des années 1970, elle restera enfermée dans une enclave, celle des cabarets (surtout de la rive gauche). Aujourd’hui, « le trottoir » a disparu (du moins dans la chanson), et s’il faut chercher le réalisme, il faut aller voir du côté des banlieues, où nous trouverons les chanteuses de rap qui parlent d’ une autre rue. Il n’en reste pas moins, pourtant, une note commune avec les chanteuses du passé, elles doivent, elles aussi, affronter le machisme d’un public qui, d’hier à aujourd’hui, n’aura guère progressé.

Est-ce ainsi que les femmes pleurent? Les chanteuses réalistes: le poème de l’amour à quatre sous

Corona, Renè
2015-01-01

Abstract

Qu’est-ce qu’une norme? qu’est ce que la norme? une chanson est-elle dans la norme ? et si oui, dans quelle norme ? Ce que nous nous proposons, c’est d’analyser des textes de chansons à travers la figure hiératique/symbolique de la chanteuse réaliste qui connut ses jours de gloire dans les années 1930-1950. La langue française, alors, était bien normée à l’écrit, mais « donnait à voir » à l’oral différentes façons de se moderniser : en français « avancé », bien entendu. Or le problème qui se présente avec la chanson réaliste c’est qu’il ne s’agit pas seulement de la langue et de ses transformations (métamorphoses diaphasiques serait peut-être la terminologie plus juste) dites « populaires » par rapport à une norme standardisée mais en outre, ce qui complique les choses avec cette même chanson réaliste – et plus précisément celle du trottoir – c’ est qu’elle est de par soi assurément hors norme par rapport à la chanson tout court, quant au contenu, car de la norme linguistique à la norme sociale, il n’y a qu’un pas, et beaucoup de paradoxes, que nous analyserons. Au bout du compte, les réponses concernant la norme, nous semble-t-il, se trouveront dans les textes qui à notre avis sont poétiques (même si ici l’on risquerait d’ouvrir un autre débat…), ce qui privera de sémantique toute lexie bien-nommée norme car l’adjectif même poétique nous éloigne de la Langue pour nous rapprocher indubitablement de la Parole – et dans la Parole la norme n’a plus aucun sens car elle appartient simplement à celui qui écrit - sans oublier toute l’importance de l’interprétation de ces chanteuses qui ont pour nom, entre autres : Fréhel, Damia, et Edith Piaf. La chanson réaliste changera de visage, se modernisera dans les années suivantes, et jusqu’à la fin des années 1970, elle restera enfermée dans une enclave, celle des cabarets (surtout de la rive gauche). Aujourd’hui, « le trottoir » a disparu (du moins dans la chanson), et s’il faut chercher le réalisme, il faut aller voir du côté des banlieues, où nous trouverons les chanteuses de rap qui parlent d’ une autre rue. Il n’en reste pas moins, pourtant, une note commune avec les chanteuses du passé, elles doivent, elles aussi, affronter le machisme d’un public qui, d’hier à aujourd’hui, n’aura guère progressé.
2015
978-2-8124-3503-4
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