RÉSUMÉ : L’Ecriture de la douleur et de l’enfance Le regard d’un enfant a la capacité de signifier une réalité qui, la plupart du temps, est modifiée par le filtre de l’adulte ancré dans une réalité dramatique. Il manque au regard de l’adulte une certaine innocence, une absence de culpabilité, une subtile et gracieuse ironie qui se fond dans le sourire de l’enfant surpris à confondre les choses, il y a les siennes qui appartiennent aux jeux de l’imagination de l’enfance et puis celles de la réalité que son regard pénètre en y saisissant toutes les nuances grotesques dont l’humanité est capable de produire. C’est à partir du roman de Louis Calaferte, C’est la guerre, (Gallimard, 1993) que nous chercherons à analyser tous les éléments lexicaux, rhétoriques et poétiques que l’écrivain met en acte, à travers le dire et le regard de l’enfance qui se pose sur un monde en décomposition, un univers passablement anéanti. Là, où le monde de l’enfance est habituellement le centre de la découverte, de la curiosité, des grands bonheurs mitigés aux peines, il devient ici, grâce à l’art subtil de l’écrivain, une description féroce, lucide, une dénonciation inattendue de l’absurdité et de la bêtise des hommes. Toute l’horreur, la cruauté et l’histoire qui déferlent sur une France vaincue sont admirablement mis en scène et dirigées par l’innocence de l’écriture de l’enfant. A travers une analyse linguistique et stylistique, notre travail cherche à mettre en évidence tous les éléments de la réalité (descriptions historique et sociale, atmosphère d’angoisse, collaboration etc.) et tous les comportements, apparemment normaux, qui placés sous l’ampleur d’une loupe (le regard innocent de l’enfant, qui devient vite complice et victime à son tour, prisonnier en quelque sorte de l’atmosphère torride, morbide de l’époque, à savoir la seconde guerre mondiale) deviennent monstrueux. La rhétorique et la langue de Calaferte nous permettent de dresser une taxinomie de la guerre, selon les degrés de souffrance et la traversée des années de guerre, utilisant les ressources d’une langue qui se veut enfantine à tous les effets mais qui est bien évidemment celle d’un grand écrivain qui réussit le prodige de la superposition de l’écriture. René Corona

L'écriture de la douleur et de l'enfance: langue et rhétorique de la guerre dans "C'est la guerre" de Louis Calaferte

CORONA, Renato
2013-01-01

Abstract

RÉSUMÉ : L’Ecriture de la douleur et de l’enfance Le regard d’un enfant a la capacité de signifier une réalité qui, la plupart du temps, est modifiée par le filtre de l’adulte ancré dans une réalité dramatique. Il manque au regard de l’adulte une certaine innocence, une absence de culpabilité, une subtile et gracieuse ironie qui se fond dans le sourire de l’enfant surpris à confondre les choses, il y a les siennes qui appartiennent aux jeux de l’imagination de l’enfance et puis celles de la réalité que son regard pénètre en y saisissant toutes les nuances grotesques dont l’humanité est capable de produire. C’est à partir du roman de Louis Calaferte, C’est la guerre, (Gallimard, 1993) que nous chercherons à analyser tous les éléments lexicaux, rhétoriques et poétiques que l’écrivain met en acte, à travers le dire et le regard de l’enfance qui se pose sur un monde en décomposition, un univers passablement anéanti. Là, où le monde de l’enfance est habituellement le centre de la découverte, de la curiosité, des grands bonheurs mitigés aux peines, il devient ici, grâce à l’art subtil de l’écrivain, une description féroce, lucide, une dénonciation inattendue de l’absurdité et de la bêtise des hommes. Toute l’horreur, la cruauté et l’histoire qui déferlent sur une France vaincue sont admirablement mis en scène et dirigées par l’innocence de l’écriture de l’enfant. A travers une analyse linguistique et stylistique, notre travail cherche à mettre en évidence tous les éléments de la réalité (descriptions historique et sociale, atmosphère d’angoisse, collaboration etc.) et tous les comportements, apparemment normaux, qui placés sous l’ampleur d’une loupe (le regard innocent de l’enfant, qui devient vite complice et victime à son tour, prisonnier en quelque sorte de l’atmosphère torride, morbide de l’époque, à savoir la seconde guerre mondiale) deviennent monstrueux. La rhétorique et la langue de Calaferte nous permettent de dresser une taxinomie de la guerre, selon les degrés de souffrance et la traversée des années de guerre, utilisant les ressources d’une langue qui se veut enfantine à tous les effets mais qui est bien évidemment celle d’un grand écrivain qui réussit le prodige de la superposition de l’écriture. René Corona
2013
9788849137880
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