La vie d'Alceste De Ambris est marquée par l'exil. Émigré au Brésil, où il fait son apprentissage de révolutionnaire, il doit fuir le pays trois ans plus tard. En 1908, à la tête de la Chambre du travail de Parme, il organise pendant deux mois la plus grande grève du monde paysan en Italie (20 000 salariés agricoles). Ce qui le contraint à un second exil en Suisse. Malgré son antiparlementarisme, il est élu député de Parme en 1913, l'immunité parlementaire lui permettant de revenir en Italie. Lors de la guerre de 1914, leader de l'interventionnisme, il est partisan de l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés des démocraties. Ses bonnes relations avec les socialistes français, membres du gouvernement tels Jules Guesde, Albert Thomas ou Marcel Cachin, en font l'interlocuteur privilégié de l'exécutif français qui souhaite que l'Italie entre en guerre aux côtés de la France. La guerre terminée, il devient chef de cabinet aux côtés de D'Annunzio, qui s'est emparé de Fiume, ville que Wilson veut attribuer à la Yougoslavie naissante malgré sa population italianophone. Pendant dix-huit mois, il va profiter de ce "laboratoire" pour créer une constitution, "la Carta del Carnaro" qui a comme spécificité de donner le pouvoir au mouvement ouvrier. Adversaire déclaré du fascisme - il est le seul syndicaliste révolutionnaire "à le combattre" - il s'exile pour la troisième fois en France au début de 1923. Il fonde alors la Concentration antifasciste à Nérac (Lot-et-Garonne). Syndicaliste révolutionnaire, libertaire, antiparlementaire, député, franc-maçon, antifasciste, tribun, De Ambris est un personnage attachant et original qui a marqué l'histoire de l'Italie. Son action et son parcours permettent de mieux comprendre les années qui ont facilité la montée du fascisme en Italie. Les archives de la famille jusqu'alors inutilisées ont apporté un éclairage nouveau sur certains points d'histoire.
Alceste De Ambris l'Antimussolini. L'utopie concrète d'un révolutionnaire syndicaliste
Enrico Serventi Longhi
2019-01-01
Abstract
La vie d'Alceste De Ambris est marquée par l'exil. Émigré au Brésil, où il fait son apprentissage de révolutionnaire, il doit fuir le pays trois ans plus tard. En 1908, à la tête de la Chambre du travail de Parme, il organise pendant deux mois la plus grande grève du monde paysan en Italie (20 000 salariés agricoles). Ce qui le contraint à un second exil en Suisse. Malgré son antiparlementarisme, il est élu député de Parme en 1913, l'immunité parlementaire lui permettant de revenir en Italie. Lors de la guerre de 1914, leader de l'interventionnisme, il est partisan de l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés des démocraties. Ses bonnes relations avec les socialistes français, membres du gouvernement tels Jules Guesde, Albert Thomas ou Marcel Cachin, en font l'interlocuteur privilégié de l'exécutif français qui souhaite que l'Italie entre en guerre aux côtés de la France. La guerre terminée, il devient chef de cabinet aux côtés de D'Annunzio, qui s'est emparé de Fiume, ville que Wilson veut attribuer à la Yougoslavie naissante malgré sa population italianophone. Pendant dix-huit mois, il va profiter de ce "laboratoire" pour créer une constitution, "la Carta del Carnaro" qui a comme spécificité de donner le pouvoir au mouvement ouvrier. Adversaire déclaré du fascisme - il est le seul syndicaliste révolutionnaire "à le combattre" - il s'exile pour la troisième fois en France au début de 1923. Il fonde alors la Concentration antifasciste à Nérac (Lot-et-Garonne). Syndicaliste révolutionnaire, libertaire, antiparlementaire, député, franc-maçon, antifasciste, tribun, De Ambris est un personnage attachant et original qui a marqué l'histoire de l'Italie. Son action et son parcours permettent de mieux comprendre les années qui ont facilité la montée du fascisme en Italie. Les archives de la famille jusqu'alors inutilisées ont apporté un éclairage nouveau sur certains points d'histoire.Pubblicazioni consigliate
I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.