Les fictions libertines, surtout dans la première moitié du XVIIIe siècle, regorgent d’une foule d’objets, de meubles ou d’ustensiles, qui dépassent leur fonction de description. Participant à l’univers du désir propre à ces textes, ils se dotent, à un premier niveau, d’un pouvoir allusif à valeur métaphorique, à l’instar des espaces qui les contiennent ou les côtoient: autrement dit, les lieux et les choses des récits dits libertins nourrissent avant tout un imaginaire, celui des lecteurs sous la Régence, mais également le nôtre. En ce sens, ils mettent en place des stratégies de médiation qui tissent des liens entre fiction et réalité, univers littéraire et projections mentales. À cela, enfin, vient s’ajouter leur statut de vecteurs narratifs: considérés en tant qu’outils romanesques, les objets et les espaces organisent la diégèse, règlent la progression de l’intrigue et dénotent les actions des personnages, en ouvrant d’importantes perspectives sur la poétique de l’auteur. Conçu dans le sillage de ce paysage mouvant, le présent article tente d’appliquer le prisme de l’analyse spatiale et objectale aux textes de Crébillon fils, en proposant une microlecture du "Sylphe", de "Tanzaï et Néadarné" et du "Sopha".
Fonctions de l'espace et pouvoirs des objets dans trois contes de Crébillon fils
Pierino GALLO
2023-01-01
Abstract
Les fictions libertines, surtout dans la première moitié du XVIIIe siècle, regorgent d’une foule d’objets, de meubles ou d’ustensiles, qui dépassent leur fonction de description. Participant à l’univers du désir propre à ces textes, ils se dotent, à un premier niveau, d’un pouvoir allusif à valeur métaphorique, à l’instar des espaces qui les contiennent ou les côtoient: autrement dit, les lieux et les choses des récits dits libertins nourrissent avant tout un imaginaire, celui des lecteurs sous la Régence, mais également le nôtre. En ce sens, ils mettent en place des stratégies de médiation qui tissent des liens entre fiction et réalité, univers littéraire et projections mentales. À cela, enfin, vient s’ajouter leur statut de vecteurs narratifs: considérés en tant qu’outils romanesques, les objets et les espaces organisent la diégèse, règlent la progression de l’intrigue et dénotent les actions des personnages, en ouvrant d’importantes perspectives sur la poétique de l’auteur. Conçu dans le sillage de ce paysage mouvant, le présent article tente d’appliquer le prisme de l’analyse spatiale et objectale aux textes de Crébillon fils, en proposant une microlecture du "Sylphe", de "Tanzaï et Néadarné" et du "Sopha".Pubblicazioni consigliate
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