Cet article explore le rôle central de la diaspora judéo-marocaine dans la structuration des relations entre Israël et le Maroc, fondées sur des siècles de coexistence et d’échanges. En s’appuyant sur les théories de la géopolitique des diasporas et de la mobilité méditerranéenne, il analyse comment cette dynamique bilatérale singulière s’est développée en dehors des cadres classiques du monde arabe. Les liens historiques entre juifs et musulmans dans des villes comme Meknès et Casablanca, mis à l’épreuve pendant la Seconde Guerre mondiale, ont été renforcés par le refus du sultan Mohammed V d’appliquer les lois antisémites de Vichy. Après 1948, malgré les tentatives de limiter l’émigration, environ 250 000 juifs quittèrent le Maroc, souvent avec l’aide du Mossad. La politique étrangère du roi Hassan II combina solidarité arabe et relations discrètes avec Israël, illustrées par des rencontres secrètes et le rôle indirect du Maroc dans les négociations de Camp David. En Israël, la diaspora judéo-marocaine s’est imposée comme un pont diplomatique. Les Accords d’Abraham de 2020, accompagnés de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, marquent un tournant. Toutefois, le renforcement des liens Israël-Maroc doit composer avec les sensibilités régionales, notamment autour de la question palestinienne.

Géopolitique d’une alliance discrète: Israël, le Maroc et la diaspora judéo-marocaine

Giuseppe Terranova
2025-01-01

Abstract

Cet article explore le rôle central de la diaspora judéo-marocaine dans la structuration des relations entre Israël et le Maroc, fondées sur des siècles de coexistence et d’échanges. En s’appuyant sur les théories de la géopolitique des diasporas et de la mobilité méditerranéenne, il analyse comment cette dynamique bilatérale singulière s’est développée en dehors des cadres classiques du monde arabe. Les liens historiques entre juifs et musulmans dans des villes comme Meknès et Casablanca, mis à l’épreuve pendant la Seconde Guerre mondiale, ont été renforcés par le refus du sultan Mohammed V d’appliquer les lois antisémites de Vichy. Après 1948, malgré les tentatives de limiter l’émigration, environ 250 000 juifs quittèrent le Maroc, souvent avec l’aide du Mossad. La politique étrangère du roi Hassan II combina solidarité arabe et relations discrètes avec Israël, illustrées par des rencontres secrètes et le rôle indirect du Maroc dans les négociations de Camp David. En Israël, la diaspora judéo-marocaine s’est imposée comme un pont diplomatique. Les Accords d’Abraham de 2020, accompagnés de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, marquent un tournant. Toutefois, le renforcement des liens Israël-Maroc doit composer avec les sensibilités régionales, notamment autour de la question palestinienne.
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